J’adore les documents anciens, les vieux papiers usés dans les coins, tâchés, remplis d’annotations en pattes de mouche minuscules et de calligraphies indéchiffrables … Si en plus il s’agit d’une carte et d’îles mystérieuses aux noms exotiques, alors les portes de l’esprit s’ouvrent et le vent de l’aventure n’a plus qu’à s’y engouffrer à pleines bourrasques !
Après un galop d’essai format 30×20 cm (ci-dessus) je suis passé au format 40×30 cm (ci-dessous)
Plutôt que des côtes imaginaires, attendu que ce n’est pas leur découpe exacte qui fait le charme du résultat final, je suis parti sur une île bien réelle (L’avez-vous reconnue ?)
Certains noms de lieux sont bien réels – mais illisibles .
D’autres mentions sont fantaisistes (en rouge ci-dessus : “Ici sont les poissons épées […]” ) – et illisibles, aussi.
Vieillir le papier
Il y a quelque chose de sacrilège à esquinter volontairement une feuille de papier dont on a pris un tel soin.
En temps normal un illustrateur à l’idée de plier, froisser, frotter dans la poussière son travail se sent assez mal. Mais comme ici ça fait partie du principe, je m’y suis mis avec joie, et fébrilité.
Après avoir testé sans succès de rouler en boule la feuille, j’ai plutôt opté pour des plis bien marqués (dans les 2 sens + faux plis “accidentels”) .
En guise de tâches, la terre, la cendre, et l’aquarelle font leur effet (attention au marc de café qui tâche fort, et à l’humidité qui fixe très vite les tâches)
La touche finale consiste à poncer (papier de verre relativement fin) les angles de la carte pliée, jusqu’à trouer le papier. Prière de s’arrêter avant que des bouts ne se détachent (ci-dessus : ma signature a eu chaud)
Bon, vous l’avez reconnue cette île légendaire ?
(Que dis-je…mythologique :)